L'oreille interne
« L’oreille interne est un organe méconnu. Elle a la particularité de faire parler d’elle seulement quand elle dysfonctionne. Cela se traduit par des vertiges rotatoires ou des sensations d’instabilité, d’ébriété ».
Le système vestibulaire périphérique est composé au niveau de chaque oreille de cinq types de capteurs différents : les canaux semi-circulaires au nombre de trois (canal horizontal, vertical antérieur et postérieur) et les organes otolithiques au nombre de deux (l’utricule et le saccule), soit dix récepteurs au total. Les cellules sensorielles sont des cellules ciliées dont les cils baignent dans le liquide endolymphatique.
Les cellules sensorielles otolithiques sont recouvertes par une membrane tectoriale incrustée de petits cristaux de carbonate de calcium ou otoconies.
Avec cinq récepteurs dans chaque oreille (il y en a donc dix au total), qui fonctionnent en synergie. Ces récepteurs détectent l’amplitude de la rotation angulaire de la tête dans les trois dimensions de l’espace. Ils sont sensibles à l’accélération linéaire verticale ou horizontale de la tête dans l’espace. Ils identifient l’inclinaison de celle-ci par rapport à la gravité.
« Dès qu’il y a un déséquilibre entre les deux côtés, cela génère la sensation de bouger alors que vous êtes immobile. Cette asymétrie génère un vertige rotatoire. »

A partir de là, Il y a des voies neuronales qui vont des cellules ciliées au noyaux vestibulaires et qui redescendent et connectent des motoneurones oculaires ou des motoneurones moteurs situés dans la moelle.

Vos récepteurs sensoriels de l’oreille interne sont stimulés parce que vous êtes en train de bouger dans l’espace : des reflexes de stabilisation sont mis en jeu pour permettre d’une part un contrôle du regard (l’image reste fixe sur la rétine) et des reflexes posturaux qui préviennent la chute. A ce système très sophistiqué et essentiel, il faut adjoindre, notamment pour l’équilibre, les entrées visuelles et proprioceptives, qui vont confluer au niveau des différents centres cérébraux recevant des informations de l’oreille interne et le cortex pour qu’il y ait une interprétation cognitive de ce que votre corps est en train de faire dans l’espace.
Deux reflexes essentiels : quand vous tournez la tête à droite, l’œil va à gauche. D’un mouvement et d’une vitesse et d’une amplitude égale mais opposé au mouvement de la tête. Donc l’image du monde visuel qui se projette sur la rétine quand vous bougez est stabilisée en permanence. L’œil se déplace en sens inverse à la même vitesse. Quand vous bougez la tête, vous n’avez pas la sensation que tout bouge avec vous. Contrairement avec ce qu’il se passe avec une caméra.

Idem avec la stabilisation de la tête, des membres, du corps en général dans l’espace. Il y a des voies vestibulo-spinales très longues qui vont ajuster les mouvements du tronc, du corps, de l tête des membres… pour prévenir la chute.
Les vertiges sont un motif très fréquent de consultations aux urgences, 10%. Il faut bien distinguer deux choses – parce que le mot vertige est très flou: le vertige rotatoire (vous êtes assis et c’est le monde qui tourne autour de vous) cela vient de l’oreille interne, ce sont les fameux cristaux qui se détachent et qui active un côté et ça donne un vertige rotatoire dans certaines positions de la tête. Et les vertiges où ça ne tourne pas mais le patient a une sensation d’ ébriété, de tangage.
Il y a une maladie de l’oreille interne qui peut donner cela, c’est l’hydrops vestibulaire. Le liquide de l’oreille interne riche en potassium, peut être sécrété avec une mauvaise composition ionique induisant ainsi une augmentation de sa pression – cela donne des messages de rotation à votre cerveau alors que vous ne tournez pas et cela vous rend instable. Sans en être au stade du vertige rotatoire.
Senior de + de 70 ans. Marche automatique. On a une perception moins bonne, plus élevé des entrées vestibulaires, les perceptions arrivent plus tard et vous êtes obligés de penser à votre équilibre quand vous marchez. Vous ne pouvez pas gérer l’information visuelle imprévue, incongrue, aléatoire en plus. Et c’est la chute parce que les bons reflexes ne sont pas activés correctement.
Rééducation utilisant une plateforme et la réalité virtuelle
Les cristaux = cause la plus fréquente. Le vertige positionnel. Basculer la tête d’avant en arrière ou sur le côté cela provoque un intense vertige rotatoire, de courte durée. Les patients imaginent faire un Accident Vasculaire Cérébral (AVC). Des petits cristaux (otoconies) qui se détachent d’une membrane située au-dessus des récepteurs otolitiques. Ils vont, au gré des mouvements de la tête se déplacer et aller activer des récepteurs qui, en temps normal, ne sont pas activés.
Bilan otoneurologique
Consulter un ORL, sans IRM, permet de faire le diagnostique grâce à l’enregistrement du mouvement des yeux (video Nystagmographie= VNG). Une manœuvre libératoire permet de remettre les cristaux dans la bonne position et de guérir des vertiges positionnels.
Cela peut arriver à tous les âges.
- Carence en vitamine D, plus fréquent suite un traumatisme crânien occipitaux, choc en arrière.
- Vertige des hauteurs = probleme de perception des distances, probleme de conflit des interactions visuo-vestibulaires.
- Sur quoi peut s’ajouter la phobie posturale.
- Vertige de Menière, avant section du nerf vestibulaire pour guérir des vertiges très invalidants. Maintenant sous anesthésie locale des injections intratympaniques de gentalline.